Avec un parc immobilier français vieillissant, de plus en plus de logements sont considérés comme des “passoires thermiques”. Pour pallier ce problème, l’État met en place une large campagne pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à l’immobilier. Alors comment cela se traduit-il sur le marché ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur les diagnostics de performance énergétique et leurs impacts dans l’immobilier.
Des nouvelles réglementations qui impact les choix d’investissement des Français
Qu’est-ce que le DPE ?
Le DPE ou Diagnostic de Performance Énergétique permet de déterminer la qualité énergétique d’un logement. Pour déterminer un DPE, on évalue à la fois sa consommation d’énergie, ainsi que son impact sur l’environnement (quantité de gaz à effet de serre rejetée). Pour déterminer la performance énergétique d’une habitation, on utilise deux étiquettes, qui proposent une échelle allant de A à G. Un logement noté A consomme peu et rejette peu de gaz à effet de serre. Le DPE se calcule grâce à sa consommation en kWh par mètre carré. Par exemple, une maison de 100m², consommant 15 000 kWh/an aura une note de 150 kWh (15 000 kWh divisé par 100m²). Il aura alors une note DPE de C.
Selon l’ADEME, l’Agence de la transition écologique, en 2018 seulement 6,6% du parc avait une étiquette A ou B (environ 1,9 millions de logements). À l’inverse, un logement noté F ou G est considéré comme une “passoire thermique”. On estime qu’elles représentent 17% du parc immobilier, soit environ 4,8 millions de logements. La grande majorité des logements français ont un DPE noté D ou E (respectivement 34% et 24%).
Les mesures prises dans l’immobilier pour réduire la consommation du parc
Les nouvelles réglementations favorisent donc la baisse des consommations énergétiques sur les nouveaux logements. La loi Énergie-Climat vise à imposer des mesures pour faire disparaître les logements trop énergivores et à encourager les travaux de rénovation énergétique. Pour inciter les bailleurs à réaliser ces travaux, les propriétaires de logements classés F ou G ont interdiction d’augmenter le loyer entre deux locataires, depuis le 1er janvier 2021. Et d’ici janvier 2025, la réglementation sera encore durcie : il ne sera plus possible de mettre en location les logements classés G. En 2028, il ne sera plus possible pour les logements classés F d’accueillir de locataires. Enfin, d’ici 2034, les logements classés E ne seront plus considérés comme décents et ne pourront plus être loués. Ces mesures s’inscrivent dans les objectifs fixés par le Gouvernement sur les lois de la transition énergétique. Le but final étant de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% en 2030, par rapport à 1990 et de réduire la consommation d’énergie de 50% en 2050, par rapport à 2012.
Les aides mises en place pour relancer l’immobilier
Bien sûr des mesures ont été prises afin de parvenir à ces objectifs et aider à la rénovation du parc immobilier français. Cela se traduit notamment par la mise en place de nombreuses aides à destination des particuliers. Elles permettent de réaliser des travaux de rénovation de leur isolation ou l’installation d’équipements de chauffage moins énergivores. Par ailleurs, le Gouvernement a débloqué un fond de plus d’un milliard d’euros pour la construction de nouveaux logements. Ces mesures ont eu pour conséquence de booster les banlieues de grandes villes ainsi que les villes de province. Cela a aussi permis de revaloriser certaines villes, dont le parc immobilier, trop vieillissant, n’était plus attractif. Si vous souhaitez réaliser des travaux de rénovation énergétique, n’hésitez pas à vous renseigner sur le dispositif des CEE (Certificats d’Économie d’Énergie), sur Ma Prime Rénov’ ou encore sur les différentes Primes Coup de Pouce.
Une nouvelle demande immobilière
Une prise de conscience en matière d’immobilier
Aujourd’hui, le secteur de l’immobilier à radicalement changé par rapport à celui d’il y a 20 ans. Il y a peu, les particuliers souhaitaient des logements peu chers et accessibles, au détriment d’une certaine qualité de construction. Aujourd’hui, la demande des particuliers est de plus en plus orientée vers des espaces verts, des logements plus responsables et moins gourmands en énergie. Cela s’explique notamment par une prise de conscience écologique ces dernières années, mais aussi par la montée des prix du gaz et de l’électricité. Les logements mal isolés sont devenus beaucoup trop chers à chauffer, notamment pour les foyers les plus modestes. Avec l’envolée des prix du chauffage, beaucoup sont contraints de réduire la température au sein de leur logement. Une bonne isolation et des équipements plus performants, plus chers à l’achat, permettent de faire des économies sur le long terme.
L’impact du Covid-19 dans l’immobilier
Le confinement a également eu un effet sur la demande. Les recherches d’espaces verts se sont davantage accélérées. Nous avons d’ailleurs pu le voir, lorsque de nombreux citadins ont quitté leur ville pour se rendre à la campagne. Les différents confinements et couvre-feux ont aussi permis une prise de conscience auprès des Français. En restant chez eux, ils ont vu leurs factures de gaz et d’électricité augmenter et ont réalisé que leurs logements étaient beaucoup trop gourmands en énergie.
L’impact d’un bon DPE sur le marché de l’immobilier
Lorsque l’on souhaite acheter un bien, tout est scruté. S’il était autrefois mis de côté, le DPE est aujourd’hui un critère important. Il peut même devenir un argument de poids lors de la négociation. Certes, le logement sera vendu plus cher, mais un bon DPE garantit au futur propriétaire de faibles factures énergétiques. Par ailleurs, sachez qu’il est obligatoire que le DPE apparaisse sur la fiche descriptive du logement, que ce soit à l’achat ou à la location. Pour résumer, des travaux de rénovation énergétique permettent d’améliorer le DPE de votre bien et d’en augmenter sa valeur. Ils sont d’autant plus nécessaires aujourd’hui, qu’ils permettent à la fois de réduire les factures d’énergie et son impact écologique. Il faut aussi savoir que les différentes aides présentes sur le marché permettent, dans certains cas, de rénover totalement un logement, presque gratuitement.